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Faire campagne pour redresser le pays!


En près de 10 ans d'engagement au sein du Parti Radical et de l'UDI, j'ai toujours eu le sentiment qu'au travers de nos combats, nous demeurions en phase avec nos valeurs. Pour la première fois mercredi dernier, à l'issue de la conférence de presse de François Fillon, j’ai douté.


J'ai compris que nous allions perdre définitivement la confiance des Français. Perdre leur confiance parce que nous avons un candidat qui affirmait haut et fort que, lui mis en examen, jamais il ne pourrait être candidat. Cette campagne nous a échappé. Il est devenu impossible de défendre notre projet sur le terrain tant les Français sont défiants voire écœurés.


Je constate aujourd'hui avec satisfaction que l'UDI a su entendre la voix de nombre d'élus, de cadres et de militants, dont je fais partie, et qui se sont immédiatement émus de voir François Fillon revenir sur sa parole de se retirer en cas de mise en examen. Car c'est bien de cela dont il s'agit. Il s'agit d'un grave reniement qui a fragilisé l'union de la droite et du centre à laquelle nous tenons tant. Un reniement qui rend quasi inenvisageable l'alternance que nous souhaitons et dont le pays a grandement besoin. Un reniement qui laisse penser que ce ne sont plus les intérêts du pays qui priment.


Face aux grands défis que la France aura à relever, considérant les efforts que nous devrons nécessairement demander aux Français pour réformer, nous devons porter à la tête de l'État un Président capable de gouverner. Capable parce qu'il aura la stature nécessaire. Capable parce qu'il aura su expliquer avant l'élection ce qu'il compte faire après. Capable enfin parce qu'il saura répondre par les faits à l'attente de moralisation et de renouvellement que les Français expriment chaque jour.


Or, malgré toutes ses qualités et bien que je sois attaché à la présomption d'innocence, force est de constater aujourd'hui que François Fillon n'est plus en capacité de défendre son projet d'alternance, de faire campagne et donc demain de gouverner dans de bonnes conditions. La violence de ses attaques contre la justice, les institutions et les médias, puis, hier, à l'encontre de ceux qui parmi ses amis ont émis des doutes sur sa capacité à porter notre famille politique à la victoire a terminé de le disqualifier.


Pour ma part, je respecterai le mot d'ordre lancé par Jean-Christophe Lagarde, Président de l'UDI, et par Laurent Hénart, Président du Parti Radical, en réservant l'envoi de mon parrainage jusqu'à demain, date de la tenue du Bureau exécutif de l'UDI.


À cette occasion, je défendrai l'idée que l'union de la droite et du centre peut encore être sauvée si Les Républicains changent de candidat et que les conditions d'une coalition claire, transparente, apaisée et équilibrée soient rétablies.


Si le changement de candidat n'était pas l'option choisie par Les Républicains, nous devrons donc rapidement arrêter une stratégie qui ne peut évidemment pas se résumer à ne soutenir aucun candidat à l'élection présidentielle. Nous devrons prendre nos responsabilités en conscience et en conformité avec nos valeurs. Je souhaite qu'en ces heures troublées pour notre famille politique, Jean-Louis Borloo puisse intervenir dans le débat car il a conservé la hauteur de vue et la légitimité utiles pour répondre aux défis qui s'ouvrent à nous. L’analyse très lucide d’Alain Juppé livrée aujourd’hui, qui a conduit à son retrait définitif, rend cette intervention d’autant plus indispensable si nous voulons véritablement faire campagne pour redresser notre pays.


Daniel LECA Porte-Parole de l'UDI

Secrétaire Général adjoint du Parti Radical

Président du Parti Radical de l'Oise


Conseiller Régional des Hauts-de-France

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